La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a été investie ce lundi 3 novembre 2025 après des violences électorales meurtrières survenues lors de l’élection de la semaine dernière. Âgée de 65 ans, elle est l’une des deux seules femmes chefs d’État en Afrique.
Arrivée au pouvoir en 2021 à la suite du décès de son prédécesseur, Hassan a remporté l’élection de mercredi dernier avec près de 98 % des voix, après la disqualification de ses deux principaux rivaux. La cérémonie de prestation de serment s’est tenue sur une base militaire à Dodoma, en présence de dignitaires africains, dont les présidents de la Somalie, du Burundi, du Mozambique et de la Zambie.
Lors de son discours, Hassan a appelé à l’unité nationale et à la reconstruction : « La vie doit continuer. Notre responsabilité est de bâtir un présent meilleur que notre passé. Je vous prie de continuer à protéger nos valeurs d’unité et de collaboration. » Elle a également condamné les manifestations, les qualifiant de « violentes et destructrices ».
Un scrutin contesté et un bilan humain incertain
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU rapporte au moins dix morts lors des manifestations, tandis que le gouvernement estime que le bilan avancé par l’opposition, de plusieurs centaines de morts, est « largement exagéré ». Le parti d’opposition CHADEMA, exclu du scrutin et dont le leader a été arrêté en avril pour haute trahison, a dénoncé des résultats « fabriqués ».
Alors que le pays tente de retrouver une stabilité politique, la présidente Hassan fait face au défi de réconcilier une nation profondément divisée et de restaurer la confiance dans le processus démocratique.

