Le verdict dans le procès de Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice en République démocratique du Congo (RDC), était très attendu ce mercredi 27 août. Mais la Cour de cassation de Kinshasa a annoncé le report de sa décision au 1er septembre 2025, après plusieurs semaines d’audiences suivies de près par l’opinion publique.
Un procès sous haute surveillance à Kinshasa
Depuis le matin, la zone autour de la Cour de cassation, située dans la commune de Gombe, était placée sous forte sécurité. Des bus de police et des unités anti-émeute ont été déployés pour prévenir tout débordement.
Dans la salle d’audience, proches du prévenu, avocats et simples citoyens s’étaient installés dans l’attente du verdict. À l’extérieur, la police nationale congolaise maintenait un calme relatif, malgré la tension palpable.

La veille, le procureur général avait publié un communiqué interdisant toute manifestation, en particulier celles arborant des effigies ou slogans en faveur du prévenu. Le ministère public a averti que « toute menace contre les magistrats serait immédiatement sanctionnée par des arrestations ».
Les accusations contre Constant Mutamba
L’ancien ministre est poursuivi pour tentative de détournement de 19 millions USD, fonds initialement destinés à la construction d’une prison moderne à Kisangani.
Le ministère public a requis :
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10 ans de travaux forcés,
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10 ans d’inéligibilité,
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l’exclusion définitive de la fonction publique,
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la privation du droit à la libération conditionnelle.
Ces sanctions, particulièrement lourdes, témoignent de la gravité des accusations.
La défense plaide l’innocence et dénonce un complot politique
Constant Mutamba a plaidé non coupable. Selon lui, ce procès n’est qu’un « complot politique » destiné à l’écarter de la scène nationale.
Ses avocats ont demandé son acquittement au bénéfice du doute, contestant la solidité des preuves. « Rien ne démontre que M. Mutamba ait eu l’intention de détourner ces fonds », a plaidé l’un d’eux.
Verdict reporté : un test pour la justice congolaise
Le report au 1er septembre donne à la Cour de cassation un délai supplémentaire pour rendre son arrêt. En attendant, ce procès reste un test de l’indépendance de la justice en RDC, dans un climat politique marqué par de fortes rivalités.
De nombreux observateurs estiment que l’issue de ce dossier pourrait avoir un impact sur la crédibilité du système judiciaire congolais.