Entre la France et le Mali, les relations ne sont plus ce qu’elles étaient. Jadis partenaires stratégiques, notamment sur le plan militaire et diplomatique, Paris et Bamako traversent aujourd’hui une crise profonde, marquée par des accusations mutuelles de violations de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques en (1961).
Le basculement des relations…
Depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta en août 2020, la coopération entre les deux pays s’est rapidement détériorée. Bamako reproche à la France son ingérence et son incapacité à juguler le terrorisme malgré l’opération Barkhane et la présence militaire française au Sahel.
De son côté, Paris dénonce un rapprochement du Mali avec de nouveaux partenaires, notamment la Russie, perçue comme un rival géopolitique. Ainsi, la tension s’est cristallisée par une série de mesures prises par les autorités de Bamako, avec l’expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako en janvier 2022, la suspension des médias publics français (RFI et France 24) sur le sol malien, et des restrictions sévères imposées au personnel diplomatique et consulaire.
Ces décisions, pourtant jugées contraires à la Convention de Vienne, ont été dénoncées par Paris comme une atteinte au principe fondamental de respect des missions diplomatiques.
Au-delà, cette rupture consacre un tournant majeur dans la géopolitique du Sahel. Le Mali, autrefois pilier de la coopération militaire avec la France, affiche désormais une volonté d’indépendance et de diversification de ses alliances. Et ces alliances interrogent sur l’avenir diplomatique entre l’Afrique de l’Ouest et Paris.
Bekanty N’ko