Laurent Gbagbo, né le 31 mai 1945 à Mama, en Côte d’Ivoire, est un éminent historien, écrivain et homme d’État ivoirien. Il a épousé en secondes noces Simone Ehivet Gbagbo, syndicaliste marxiste, très proche des milieux évangéliques états-uniens. Il a été Président de la République de Côte d’Ivoire du 26 octobre 2000 au 11 avril 2011.
Jeunesse et Éducation
Gbagbo obtient son baccalauréat en philosophie au Lycée Classique d’Abidjan en 1965, puis une licence d’histoire à l’Université d’Abidjan en 1969. Il devient professeur d’histoire au Lycée Classique Abidjan Cocody en 1970. En 1974, il rejoint l’Institut d’Histoire, d’Art et d’Archéologie Africaine (IHAAA) en tant que chercheur et obtient une maîtrise d’histoire à la Sorbonne. En juin 1979, il soutient sa thèse de doctorat intitulée « Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne : 1940-1960 ».
Carrière Politique et Exil
Syndicaliste actif dans les années 1970, l’enseignement de Gbagbo est jugé subversif, ce qui lui vaut d’être emprisonné de mars 1971 à janvier 1973. En 1980, il devient directeur de l’IHAAA. Il joue un rôle majeur dans les manifestations étudiantes du 9 février 1982, qui entraînent la fermeture des universités et des grandes écoles. C’est durant cette période que le futur Front Populaire Ivoirien (FPI) est fondé clandestinement. Il s’exile en France en 1985, prônant le multipartisme contre le régime du PDCI, alors parti unique. Il noue une amitié avec Guy Labertit, membre du PSU en France, malgré des relations difficiles avec le Parti Socialiste français en raison de son opposition à Félix Houphouët-Boigny.
Gbagbo revient en Côte d’Ivoire le 13 septembre 1988, après avoir été implicitement pardonné par Houphouët-Boigny. Il devient Secrétaire Général du FPI lors de son congrès constitutif les 19 et 20 novembre 1988. Lors de la première élection présidentielle pluraliste le 28 octobre 1990, il se présente contre Félix Houphouët-Boigny, obtenant 18,3% des suffrages et s’imposant comme leader de l’opposition. Les élections législatives du 25 novembre 1990, également pluralistes, voient le FPI remporter 9 sièges sur 175, et Gbagbo est lui-même élu dans sa circonscription natale d’Ouragahio.
Suite à d’importantes manifestations étudiantes en mai 1991 et février 1992, Gbagbo est arrêté le 18 février 1992 et condamné à deux ans de prison (libéré en août).
Présidence et Après-Présidence
En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l’élection présidentielle en raison des réformes du code électoral. Il est réélu dans sa circonscription lors des élections législatives partielles de 1996. Lors de l’élection présidentielle du 22 octobre 2000, il se présente contre le chef militaire Robert Guéï. L’élection est controversée, plusieurs candidatures, dont celle d’Alassane Ouattara, étant rejetées. Gbagbo revendique la victoire, ce qui déclenche des troubles populaires à Abidjan lorsque Guéï refuse de concéder sa défaite. Guéï est contraint de partir, et Gbagbo devient président le 26 octobre. Le FPI obtient une majorité de 91 sièges lors des élections législatives du 10 décembre.
Gbagbo est un acteur clé de l’Accord Politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007 avec Guillaume Soro et Blaise Compaoré en tant que facilitateur. Suite à cet accord, Gbagbo nomme Soro Premier Ministre le 29 mars. Gbagbo signe également une mesure d’amnistie le 12 avril dans un esprit de réconciliation.
Il est transféré à la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye le 30 novembre 2011, à la suite de la crise post-électorale de 2010-2011. Il est acquitté des crimes contre l’humanité en 2019, et son acquittement est confirmé en appel. Il retourne en Côte d’Ivoire en juin 2021.
Activités Récentes
Laurent Gbagbo demeure une figure politique majeure en Côte d’Ivoire. Il est le fondateur et le leader du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Des informations indiquent qu’il se prépare à se présenter à l’élection présidentielle de 2025, malgré quelques obstacles juridiques concernant son éligibilité. Il s’est également remarié avec Nadiana Bamba en août 2024 et est retourné à la foi catholique après s’être précédemment identifié comme évangélique.
Publications
- 1971 : Soundjata, lion du Manding
- 1978 : Réflexions sur la conférence de Brazzaville
- 1982 : Côte d
Ivoire : Économie et société à la veille de l
indépendance (1940-1960) - 1983 : Côte d`Ivoire : Pour une alternative démocratique
- 1987 : Propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire
- 1989 : Côte d
Ivoire : Histoire d
un retour - 1991 : Agir pour les libertés
- 1995 : Le temps de l`espoir
- 2002 : Sur les traces des Bétés
Sources officielles.