Son nom, c’est le NB.1.8.1. Cette nouvelle souche du SARS-CoV-2, virus à l’origine de l’épidémie de Covid-19, a été détectée pour la première fois en France après avoir fait flamber le nombre de cas en Asie.
Le vendredi 23 mai 2025, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a placé ce variant dans la catégorie des sous surveillance, présentant un risque accru pour la santé mondiale. Dans une analyse, la télé française TF1 fait le point de cette nouvelle souche du Covid-19. En Asie, les experts surveillent désormais de près ce variant. Dans un communiqué( Nouvelle fenêtre ) publié le 15 mai, les autorités sanitaires de Hong Kong révèlent que le nombre de cas de malades du Covid-19 ont atteint leur niveau le plus élevé depuis au moins un an, provoquant une « augmentation significative » des passages aux urgences et des hospitalisations liés à la maladie.
Si les autorités sanitaires estiment qu’il n’y a aucune preuve que le variant soit plus grave, elles ont tout de même exhorté les personnes à risque à « porter un masque chirurgical lorsqu’elles se rendent dans les lieux publics ». Elles recommandent aussi à l’ensemble de la population de se protéger « dans les transports en commun ou les lieux fréquentés ».
Les autorités sanitaires taïwanaises ont également signalé une augmentation des passages dans les services d’urgences, avec une hausse du nombre de cas graves et de décès. En réponse à cette vague de cas, les autorités ont indiqué le 20 mai 2025 être en train de constituer des stocks de vaccins et de médicaments antiviraux.
Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis, ce variant serait désormais dominant en Chine et en progression dans certaines régions d’Asie.
Un variant contagieux présent en France
Si l’Asie est au cœur de cette nouvelle vague, les résultats du séquençage de cette souche publiés dans GISAID, la plus grande base de données sur les séquences de SARS-CoV-2, montrent que des cas ont pu être enregistrés dans de nombreux pays. On en a retrouvé la trace chez des voyageurs originaires du Japon et de Corée du Sud, mais aussi de France, des Pays-Bas ou encore d’Espagne. Ces voyageurs ont été testés entre le 22 avril et le 12 mai 2025, selon les données disponibles en ligne. D’après Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon, « au moins 4 cas » ont été recensés au total en France.
Un chiffre qui pourrait encore augmenter. « Les premiers résultats montrent probablement une plus grande facilité à pénétrer dans la cellule », explique sur LCI, le docteur Benjamin Davido, infectiologue à l’Hôpital Raymond-Poincaré de Garches en France. « Ça veut dire que concrètement, on a une plus grande transmissibilité. » Une spécificité qui a poussé l’OMS à classer ce variant sous surveillance, contrairement au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Reste que du fait de sa contagion, le NB.1.8.1. pourrait devenir majoritaire sur le Vieux Continent au cours de l’été.
Les anticorps efficaces…
Les autorités sanitaires européennes et internationales restent toutefois rassurantes. Si le NB.1.8.1 est visiblement plus transmissible, il n’entraînera pas plus de formes graves « que les autres variants en circulation », explique l’OMS. « Les premiers résultats ne montrent probablement pas plus d’échappement immunitaire », confirme Benjamin Davido. « Ça veut dire probablement pas plus de risque de faire des formes graves. »
Si les personnes à risque pourraient être exposées à ce nouveau variant, l’agence onusienne pour la santé publique estime que l’immunité acquise par les vaccins « devrait rester efficace contre les maladies symptomatiques et graves ». En France, la nouvelle campagne de vaccination qui a démarré le 14 avril devait se terminer le 15 juin 2025. Mais avec une « extension possible au 15 juillet en fonction de la situation épidémiologique », ont noté les autorités sanitaires de France.
Bekanty N’ko avec TF1