La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 débute officiellement ce 10 octobre, après validation des candidatures par le Conseil constitutionnel. Pour rappel, sur les 60 dossiers déposés, seul un quart aura été retenu : Alassane Ouattara, Jean-Louis Billon, Simone Ehivet Gbagbo, Henriette Lagou et Ahoua Don Mello.
Durant quatorze jours à compter de ce vendredi, les 5 candidats auront à multiplier les meetings, les déplacements et les prises de parole dans tout le pays. La campagne s’achèvera le 23 octobre à minuit.
Petit point de la situation des différents candidats retenus et les défis auxquels ils devront faire face.
1. Alassane Ouattara (RHDP, sortant)
Le président sortant se lance à la conquête d’un 2è mandat de la 3è République. Un 4ᵉ mandat, selon l’opposition. Un débat qui cristallise l’attention depuis l’annonce des candidats retenus. N’empêche, le Champion du RHDP a choisi Daloa comme point de lancement officiel de sa campagne, mobilisant ses partisans dans une région stratégique du centre-ouest.
Son pari : s’appuyer sur son bilan (infrastructures, stabilité, développement) pour convaincre que la continuité est le gage de la sécurité. Mais il doit faire face aux critiques sur la légitimité d’un nouveau mandat. Le 2è de la 3è République selon le pouvoir, le quatrième selon l’opposition. A cela, il faut ajouter l’argument de verrouillage du jeu politique que les opposants n’ont de cesse de brandir.
2. Jean-Louis Billon (CODE)
Il est le candidat du Congrès Démocratique (CODE), a ouvert le bal dans le district d’Abidjan, avec une parade partant de Port-Bouët jusqu’au stade Konan Raphaël de Marcory à 17h GMT.
Issu des milieux politiques et économiques, Billon mise sur son profil de technocrate et sur ses ressources pour conquérir les électeurs urbains et les cadres. Il devra convaincre dans un contexte où l’opposition traditionnelle est en grande partie exclue.
3. Simone Ehivet Gbagbo (MGC)
Simone Gbagbo, ancienne Première dame, lancera sa campagne à Bouaflé, où elle proposera un discours axé sur la réconciliation nationale et la justice sociale.
Sa force : une notoriété historique, un ancrage dans les réseaux politiques de l’opposition ancienne. Son défi : dépasser les contraintes de ressources limitées et convaincre qu’elle représente un vrai choix alternatif crédible.
4. Henriette Lagou (GP-Paix)
Henriette Lagou démarrera sa campagne le 13 octobre à Daoukro, dans une démarche fortement symbolique puisque la localité serait historiquement liée à son nom (anciennement “Lagoukro”) selon son entourage.
Elle met en avant un message de “paix, d’unité et de dialogue”. Mais sa faiblesse est le faible ancrage électoral national comparé aux poids politiques majeurs. Elle doit se faire entendre malgré des moyens réduits.
Ahoua Don Mello (Indépendant / panafricaniste)
Ahoua Don Mello entame sa campagne à Cocody, dès ce 10 octobre à 11h GMT.
Ex-cadre du PPA-CI (parti lié à Laurent Gbagbo), il revendique une posture panafricaniste et un discours de rupture. Son défi : sortir de l’ombre des grands partis, mobiliser la jeunesse urbaine, et construire une base électorale crédible.