– Par Varain Engolo
« Quis custodiet ipsos custodes ? » est une locution latine de Juvénal, dans ses satires (lignes 347 et 348 de la sixième de ses satires). Elle peut se traduire par : Qui gardera les gardiens ? Lorsque ceux qui sont chargés de veiller à la morale, deviennent les acteurs mêmes de sa déchéance, c’est tout le socle de l’ordre public qui vacille.
Une sextape obscène, filmée en pleine enceinte policière camerounaise, circule désormais dans les ruelles du Net. Deux policières, en uniforme, livrées à des actes indignes, dans le bureau même de leur supérieur. Un lieu censé incarner la rigueur, la discipline, la hiérarchie, transformé en théâtre de luxure. Ce n’est plus de l’indiscipline, c’est de la profanation.
Que reste-t-il, du prestige de l’uniforme quand celui-ci, devient le costume de scène d’une tragédie morale ?
Que reste-t-il, du serment prêté sous le drapeau quand les agents se conduisent en gothons de lupanars, souillant leur mission, trahissant la République ?
Elles étaient censées protéger les familles, défendre les citoyens, incarner l’exemplarité.
Elles ont préféré l’orgie au devoir, l’instinct à l’honneur, le plaisir immédiat à l’éthique éternelle.
Dans un pays où l’autorité est mise à rude épreuve au vu du contexte actuel, déjà, ce genre de dérive ne fait pas que scandaliser : il sabote, il détruit la confiance, il alimente le cynisme populaire, et jette le discrédit sur des milliers d’hommes, et de femmes qui, eux, servent avec dignité.
Mais au-delà de ces deux brebis égarées, la vraie question demeure : Qui encadre ? Qui contrôle ? Qui corrige ?
Car ce scandale, n’est pas seulement une affaire de mœurs : c’est un symptôme, d’une société où l’impunité gangrène les murs, où le devoir cède face aux pulsions, où les égouts de la décadence, remontent jusque dans les bureaux du commandement.
L’uniforme, ne doit jamais être un masque, pour couvrir la dépravation. Il doit être un rappel permanent, de l’exemplarité attendue.
Si la police chute, c’est la nation qui s’écroule avec elle.
Il est temps, d’assainir, de rappeler que le pouvoir n’est pas une licence, pour la perversion.
De dire avec fermeté : la République, ne tolérera pas que ses gardiens, deviennent ses faussaires.
Car si les gardiens, ne se gardent plus eux-mêmes, alors la République doit les rappeler à l’ordre.
Sans faiblesse. Sans excuses… Ugh j’ai dit !