Une Américaine de 53 ans, dont l’unique rein ne fonctionnait plus, est devenue la troisième personne vivante au monde à recevoir une greffe d’un rein de porc génétiquement modifié, une procédure encore hautement expérimentale.
Opérée fin novembre à New York, la patiente Towana Looney, toujours étroitement surveillée, a témoigné mardi de son parcours médical. L’unique rein de la patiente n’était plus fonctionnel depuis une greffe du second rein pour sauver sa mère en 1999.
Towana Looney, toujours sous surveillance médicale depuis son opération fin novembre aux États-Unis, à l’hôpital NYU Langone de New York, pionnier dans le domaine, est revenue le mardi 17 décembre 2024 sur son parcours médical inédit.
« Je suis chanceuse d’avoir reçu ce cadeau, une deuxième chance dans la vie », a-t-elle confié aux côtés de l’équipe médicale lors d’une conférence de presse. Elle avait fait don, en 1999, d’un de ses reins à sa mère et vivait depuis huit ans sous dialyse après qu’une complication survenue lors d’une grossesse eût endommagé son rein restant. L’américaine vivant dans l’Alabama, dans le sud des États-Unis, attendait une greffe depuis 2017 et ne trouvait pas de donneur compatible.
Son état médical se dégradant, elle a été autorisée à recevoir un rein de porc génétiquement modifié. « Je suis pleine d’énergie, j’ai l’appétit », a-t-elle assuré mardi, poursuivant dans un rire, « et bien sûr je peux aller aux toilettes ! »
Ce type de transplantation appelé xénogreffe, entre animal et humain, nourrit l’espoir de répondre à la pénurie chronique de dons d’organes dans un pays où plus de 100 000 patients sont sur liste d’attente, dont plus de 90 000 pour un rein. Les scientifiques sont encouragés par ces opérations, car les organes transplantés n’ont pas été immédiatement rejetés par l’organisme des malades.
« Nous avons énormément appris de chaque transplantation. Nous en savons désormais beaucoup sur ce que le rein de porc peut faire », a assuré le chirurgien. Towana Looney devrait pouvoir rentrer chez elle dans trois mois, a précisé l’équipe médicale.
Bekanty N’ko avec l’AFP