C’est un marronnier. Depuis « Indochine » de Régis Wargnier en 1993, la France cherche désespérément le film qui pourrait lui permettre de remporter l’Oscar 2026 du meilleur film international.
Bien sûr, il y a eu quelques couacs dans le choix du représentant – souvenez-vous de l’affaire « Anatomie d’une chute » -, mais les voies (et les voix) des votants sont impénétrables. Pour remporter une statuette, il faut mener une campagne parfaite et avoir un sujet porteur. Cette année, la commission chargée de sélectionner le film français candidat à l’Oscar 2026 du meilleur film international a présélectionné parmi les films qui s’étaient portés candidats les 5 œuvres suivantes, classés par ordre alphabétique dans le communiqué du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée).
« Arco » de Ugo Bienvenu (production : Remembers et Mountain A)
« La Petite Dernière » de Hafsia Herzi (production : June Films)
« Nouvelle Vague » de Richard Linklater (production : ARP Sélection)
« Un simple accident » de Jafar Panahi (production : Les Films Pelléas)
« Vie privée » de Rebecca Zlotowski (production : Les Films Velvet)
Notons la présence surprenante d’un film d’animation – le magnifique « Arco » – et de deux films mis en scène par des cinéastes étrangers, l’Américain Richard Linklater pour « Nouvelle Vague » et l’Iranien Jafar Panahi pour « Un simple accident ». Si le premier cité est un film consacré à La Nouvelle Vague, tourné à Paris avec des acteurs français, le second cas interpelle. Palme d’or du dernier Festival de Cannes, « Un simple accident » est un film profondément iranien, par son sujet, ses interprètes et ses techniciens. Mais comme Jafar Panahi l’a expliqué lui-même, il ne peut être choisi par le comité de son pays, qui dépend du ministère de la Culture iranien, et donc du bon vouloir des Mollah. Le choisir aurait du sens, même si le grand favori de la catégorie sera sans doute « Valeur sentimentale » de Joachim Trier, adoré par la presse américaine au dernier Festival de Cannes.
Un deuxième tour dans une semaine
Le mercredi 17 septembre 2025, la commission se réunira de nouveau pour auditionner les producteurs, les vendeurs internationaux et, le cas échéant, les distributeurs américains de chaque film présélectionné. Au terme de ces auditions, elle désignera le film qui représentera la France dans la course à l’Oscar du meilleur film international 2026.
Pour rappel, la commission chargée de la sélection à l’Oscar du meilleur film international est composée depuis sa dernière réforme en 2024, de onze membres, dont un président. Les membres sont, dans leur totalité, des personnalités qualifiées dans le domaine du cinéma et, conformément au règlement de l’Académie des arts et des sciences du cinéma (Academy of Motion Picture Arts and Sciences), la moitié au moins ont la qualité d’artistes ou de techniciens du cinéma. Le CNC n’y est pas représenté, précise encore le communiqué.
(Avec Paris Match)