Emile Zerbo, le ministre de l’Administration territoriale a justifié la décision en évoquant la non-conformité de l’Association des journalistes du Burkina Faso (AJB) aux exigences de la loi de 2015 sur les associations.
Le ministre de l’Administration territorial, dans sa décision communiquée le mardi 25 mars 2025, explique que l’AJB n’est pas conforme “aux nouvelles exigences légales” de la loi de 2015 sur les associations et les organisations similaires.

Emile Zerbo et le gouvernement considère donc l’Association des journalistes du Burkina “comme dissoute ou inexistante” depuis 2019. Le lundi dernier, le président et le vice-président de l’AJB, les nommés Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba étaient emmenés par des hommes se présentant comme des agents du renseignement burkinabè, après des déclarations critiques sur les atteintes à la liberté d’expression “jamais égalées” depuis le putsch du capitaine Ibrahim Traoré.
De son côté, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de l’Ouest de Reporter Sans Frontière (RSF), constate que la répression contre la presse burkinabè continue de s’accentuer. “Au tout début, ce n’étaient que des menaces. Beaucoup de responsables de médias avaient été menacés, soit à la sortie de leurs journaux, à la sortie de la radio, par des gens qui étaient à vélo, à moto. Et maintenant, nous avons vu le mode opératoire qui continue. Au lieu que cela soit la nuit, maintenant, c’est en plein jour. Par exemple, comme on l’a vu avec Guézouma Sanogo et Boukary Ouoba qui ont été pris directement au Centre national de presse Norbert Zongo. Mais on a vu également que Serge Oulon, en juin, a été, disons, enlevé très tôt le matin de chez lui. Adama Bayal a été enlevé alors qu’il était dans la circulation”.
Le directeur du bureau de RSF a ajouté, “Ce sont des modes opératoires qui montrent effectivement jusqu’où les autorités militaires actuellement peuvent aller un peu pour rétrécir davantage l’espace public, mais également pour faire taire toutes les voix qui sont considérées comme des voix critiques”.
Bekanty N’ko avec RFI