À peine deux semaines après la rentrée scolaire de septembre 2025, le département de Bangolo est confronté à une crise éducative inattendue. Selon le préfet Boka Kouassi Vincent, plus de 75 % des institutrices de la localité sont actuellement enceintes.
Une telle réalité entraîne mécaniquement l’octroi de six mois de congé de maternité, comme le stipule le décret n°2025-120 du 26 février 2025. Le préfet s’est inquiété de la vacance pédagogique qui s’annonce :
« Plus des trois quarts de nos institutrices sont enceintes. Il faut leur accorder des congés et leurs conjoints, généralement enseignants, doivent également être exonérés des heures de travail. Le vide est grand », a-t-il expliqué.
La difficulté s’aggrave puisque les conjoints des enseignantes, eux-mêmes enseignants pour la plupart, bénéficient de trente jours de congé de paternité. Résultat : plusieurs établissements primaires se retrouvent presque sans encadrement, avec des élèves livrés à eux-mêmes.
Un calendrier scolaire menacé
En Côte d’Ivoire, une année scolaire normale comporte environ 30 semaines de cours, soit 1 200 heures d’enseignement, auxquelles s’ajoutent neuf semaines consacrées aux examens. Mais à Bangolo, cet équilibre est sérieusement menacé par la vague d’absences.
Les autorités locales redoutent une baisse du niveau scolaire et appellent à trouver rapidement des solutions de remplacement, afin de garantir la continuité pédagogique dans les écoles de la région du Guémon.
La multiplication des grossesses parmi les institutrices de Bangolo soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des ressources humaines dans l’éducation nationale. Si aucune mesure urgente n’est prise, le calendrier scolaire risque d’être lourdement perturbé, au détriment des élèves.