Les guitares devaient résonner, les tambours africains faire vibrer le Parc des Princes. Mais à la place, un silence pesant s’est abattu sur Paris ce week-end-là. L’Afrique Festival 2025, qui devait illuminer la Ville Lumière les 6 et 7 septembre, a vu son rideau tomber avant même que la première note ne s’élève. La raison ? Une phrase, une seule, lancée par Roseline Layo, star ivoirienne de la chanson, qui a fait l’effet d’un orage en plein concert.
Sur les réseaux sociaux, ses propos controversés, mêlant homosexualité et pédophilie et appelant à un durcissement de la législation en Côte d’Ivoire, ont soulevé une tempête. Et au cœur de ce tumulte, Jean-Luc Roméo Michel, adjoint au maire de Paris, est monté au créneau tel un chef d’orchestre furieux stoppant net une symphonie dissonante.
« L’homophobie n’a pas sa place à Paris », a-t-il tonné, d’une voix qui sonnait comme un coup de cymbales, condamnant des propos jugés « inacceptables » et « scandaleux ». Pour lui, la capitale de la liberté et des droits humains ne saurait tolérer qu’on y souffle des vents de haine.
Le maire adjoint s’est félicité de la réaction immédiate des organisateurs qui ont préféré mettre le festival en pause plutôt que de laisser la polémique éclater en plein cœur des festivités. « Paris est une scène ouverte, mais jamais pour les discours qui blessent », a-t-il martelé, saluant une décision « courageuse et nécessaire ».

Pourtant, dans le même souffle, Jean-Luc Roméo Michel s’est montré magnanime : « Si elle vient en France, elle est la bienvenue », a-t-il lancé, comme pour tendre une main après la gifle, « à condition de regretter ces mots qui ont meurtri tant de femmes et d’hommes ».
En attendant, le 20ᵉ anniversaire de L’Afrique Festival reste suspendu dans les airs comme une chanson interrompue au beau milieu de son refrain. Les spectateurs, eux, attendent désormais la réponse de Roseline Layo, seule capable de faire retentir à nouveau la musique là où le silence s’est imposé.