Je m’appelle Claudine. Toute ma vie, je me suis battue pour élever mon fils. Son père nous a quittés alors qu’il n’avait que deux ans. J’ai travaillé dur, fait des petits métiers, supporté la faim, la fatigue et parfois l’humiliation, juste pour qu’il ne manque de rien. Ma seule consolation était de me dire : “Un jour, il sera grand et prendra soin de moi.”
Quand il s’est marié, j’étais fière de lui. J’ai accueilli ma belle-fille comme si c’était ma propre fille, je faisais tout pour qu’elle se sente bien à la maison. Mais avec le temps, j’ai senti que je n’étais plus la bienvenue : des reproches injustifiés, des regards froids, des tensions silencieuses.
Puis, un soir, mon fils — celui pour qui j’ai tout sacrifié — m’a dit, les yeux fixés sur moi :
“Maman, il faut que tu partes. Ici, ce n’est plus chez toi.”
J’ai cru que mon cœur s’arrêtait. J’ai essayé de lui rappeler les nuits blanches passées à veiller sur lui, les jours où je ne mangeais pas pour qu’il ait de quoi manger. Mais il n’a pas changé d’avis. C’était comme si je n’étais plus sa mère.
Aujourd’hui, je dors chez une voisine qui a eu pitié de moi, tandis que mon fils vit dans la maison que j’ai construite de mes propres mains, avec ma sueur et mes sacrifices.
Je me demande sans cesse :
-
Ai-je trop donné ?
-
Ai-je mal aimé ?
-
Où ai-je échoué ?
Je souffre terriblement…