Arrêter les somnifères, place au mouvement physique. C’est le message d’une méta-analyse publiée mi-juillet dans le British Medical Journal, qui démontre que certaines activités physiques, en plus d’être accessibles à tous, pourraient sérieusement améliorer la qualité du sommeil.
Après avoir scruté 22 essais cliniques impliquant 1 348 personnes souffrant d’insomnie, les chercheurs ont identifié trois pratiques particulièrement efficaces, notamment le yoga, le tai-chi et la marche. Des disciplines douces ou modérées qui agissent à la fois sur le corps et sur le système nerveux. Si la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) reste la méthode la plus efficace pour retrouver un sommeil réparateur, elle n’est pas toujours disponible ou facilement accessible.
L’étude propose une alternative plus simple à mettre en œuvre, bouger, mais pas n’importe comment. La respiration, la régulation émotionnelle et le sommeil profond.
Premier sur la liste ; le yoga. Selon les chercheurs, cette pratique augmenterait la durée totale du sommeil de près de deux heures, tout en améliorant son efficacité de 15 %. En combinant conscience corporelle, respiration lente et attention focalisée, le yoga contribuerait à calmer l’anxiété et les ruminations mentales, deux ennemis majeurs du sommeil.
Le tai-chi, qui partage plusieurs de ces bienfaits, agit également sur la régulation émotionnelle et réduit l’hyper éveil, grâce à des mouvements méditatifs et à une respiration maîtrisée.
Autre enseignement plus inattendu, la marche et la course à pied figurent aussi parmi les méthodes les plus concluantes. Pratiquées à distance du coucher, elles favorisent un endormissement plus rapide et un sommeil plus profond. L’effet s’explique par une dépense énergétique accrue, une baisse du cortisol (l’hormone du stress, ndlr) et une hausse de la mélatonine, hormone clé du sommeil.
Les scientifiques estiment que ces pratiques physiques devraient passer du statut de complément occasionnel à celui de véritable option thérapeutique, tant leurs bénéfices sont documentés, leur coût réduit et leurs effets secondaires quasi inexistants. Malgré quelques faiblesses méthodologiques dans les études analysées, les résultats convergent vers une même conclusion, mieux vaut dérouler un tapis ou enfiler ses baskets que multiplier les boîtes de comprimés.
Bekanty N’ko avec entrevue.fr