Ça sera une première dans l’Église catholique après le Pape Gélase, le dernier pape Africain. Depuis lors, il n’y a plus eu de pape Africain. Mais l’histoire pourrait basculer cette semaine à Rome.
Le mercredi 7 mai 2025, s’ouvre le conclave appelé à désigner le successeur du pape François, et un nom revient avec insistance. Il s’agit du cardinal ghanéen Peter Turkson, figure majeure de l’Église mondiale et favori d’un continent où le catholicisme est en plein essor, avec plus de 200 millions de fidèles.
Le cardinal Peter Turkson est un homme d’Église respecté, polyglotte, diplomate et théologien, né dans une famille modeste de Nsuta-Wassa, au Ghana. Son parcours, entre le Ghana, Rome et New York, a fait de lui une figure internationale, souvent missionnée sur des sujets délicats ; réconciliation au Soudan du Sud, justice sociale, ou encore réponse aux crises humanitaires.
Archevêque dès 1992, le cardinal Peter Turkson a été appelé à des postes-clés par Jean Paul II, Benoît XVI, puis François, depuis 2003. Des postes qui l’ont placé à la tête du puissant dicastère pour le développement humain intégral. Le profil du cardinal répond à plusieurs attentes, dont une Église plus universelle, plus engagée dans le développement, plus représentative des fidèles africains.
Cependant, l’élection du cardinal ne ferait pas l’unanimité. S’il a pu se montrer ouvert à certains débats, comme l’usage du préservatif dans des cas particuliers ou la dénonciation de lois homophobes, il reste ancré aux rites traditionnels de l’Église sur les questions de mœurs. Et certains de ses propos ou choix passés, comme une vidéo anxiogène sur l’islam en Europe diffusée en 2012, qui ont suscité la controverse. Et cela pourrait bien faire la différence. Sinon, son élection serait un symbole fort pour les fidèles catholiques, après Jean-Paul II venu de l’Est et François venu du Sud, l’Église pourrait franchir un nouveau cap historique, en choisissant un homme noir pour porter la voix de Rome.
Bekanty N’ko avec Entrevue