Pendant que l’Union Européenne tente le tour pour le tout dans un contexte de paix durable en Ukraine pour la sécurité de l’Europe, les Etats-Unis quant à eux, mise pour une paix durable avec un accord sur le minerai Ukrainien. Pour les américains, le moment est arrivé pour rembourser l’aide militaire et financière octroyées à l’Ukraine.
Volodymyr Zelensky dirige l’Ukraine depuis le dernier scrutin du 21 juillet 2019, où il emporte par une large victoire avec un taux de participation de 49,8 %, dont une majorité absolue de 254 sièges sur 450. Dès son accession au pouvoir de Kiev, Zelensky met en place de nombreuses mesures anticorruption, dont une loi engageant la responsabilité pénale des fonctionnaires reconnus coupables de déclarations de revenus mensongères. Aussitôt, plusieurs autres mesures sont invalidées en octobre 2020 par la Cour constitutionnelle. La cour a jugé des mesures un peu trop sévères, une décision qui va provoquer automatiquement des manifestations et une crise constitutionnelle en Ukraine dans la même année.
Zelensky réussit néanmoins à faire passer le 23 septembre 2021 une loi visant à limiter le pouvoir des oligarques, de riches hommes d’affaires qui influencent la vie publique ukrainienne, une décision plutôt mal perçue par Moscou. Pourtant déja dans une tension avec Kiev sur la question du Donbass.
Avec la Russie, Zelensky entend relancer un dialogue sur le Donbass. C’est alors qu’en avril 2021, un tournant s’opère lorsque la Russie concentre d’avantages ses troupes à la frontière ukrainienne, dans un contexte de violations répétées du cessez-le-feu par le pouvoir de Kiev. Rompant ainsi avec toute position conciliante avec la Russie de Vladimir Poutine, Zelensky se tourne vers l’Otan et l’Union européenne, considérant que l’adhésion de l’Ukraine à ces organisations est la seule façon de mettre fin à la guerre dans le Donbass.
Après quelques semaines de tensions, Sergueï ChoÏgou, général d’armée Russe annonce le début du retrait de ses troupes le 22 avril 2021, mais celles-ci se réinstallent massivement à la frontière en fin d’année. Malgré la réaffirmation par Volodymyr Zelensky de sa volonté de négocier directement avec Moscou et l’ouverture de discussions avec les Etats-Unis et les partenaires européens. Le président Russe, Vladimir Poutine a lancé finalement son armée à l’assaut du pays en février 2022. Le conflit perdurant, les élections législatives et présidentielle initialement prévues en octobre 2023 et mars 2024, sont reportées.
Place aux élections américaine en octobre 2024, Volodymyr Zelensky perd un allié de taille. Soutenu militairement et financièrement par l’ancien président Joe Biden, l’Ukraine se voit désormais avec l’actuel président américain Donald John Trump, une autre façon de voir la guerre Russo-ukrainienne. A la tête de Washington depuis le 20 janvier 2025, Donald Trump n’entend plus perpétuer l’aide américaine à l’Ukraine. Pour le nouveau président américain, il faut d’abord un accord sur l’exploitation des terres Ukrainienne pour compenser l’aide passée, avant de discuter d’un éventuel accord de paix définitive avec la Russie.
Le vendredi 28 février 2025, une rencontre diplomatique a lieu entre le président américain Donald Trump, son vice-président J.D. Vance et le président Ukrainien Volodymyr Zelensky. L’objectif pour les Etats-Unis était double à tranchant, l’Ukraine devrait signer un accord avec les États-Unis sur l’exploitation de minerais pour compenser l’aide américaine et envisager des discutions pour un accord de paix durable avec la Russie.
Contre toute attente, la rencontre entre les deux chefs d’Etats devant les caméras, laisse entrevoir des vérités cruciales sur la guerre Russo-ukrainienne. Une situation perçue comme une humiliation par les alliés de l’Ukraine ; l’Otan et l’Union européenne. Lors de l’échange télévisé, organisé dans le bureau ovale de Washington, Donald Trump s’est montré égal à lui-même, il est persuadé de sauver le monde à travers ses prises de décisions. Face à cette enclume américaine, un soutien incontournable à l’Ukraine, qui menace de signer l’accord pour la paix dans le pays, ou de faire face seule à la Russie, Zelensky envisage dorénavant l’alternative européenne.
Le premier ministre britannique Keir Starmer comme ses prédécesseurs conservateurs a les yeux sur l’Ukraine. La Grande-Bretagne envisage de soutenir l’Ukraine, une aide “plus que jamais nécessaire pour la sécurité de l’Europe et du Royaume-Uni ».
Pour le premier ministre britannique, le temps est arrivé de montrer son soutien à Kiev et au président Volodymyr Zelensky. Ainsi, le samedi 01 mars 2025, après sa rencontre organisée en urgence avec le président ukrainien, Kier Starmer a “réitéré (son) soutien indéfectible à l’Ukraine, et dit redoublé son engagement à “fournir du matériel, des formations et de l’aide à l’Ukraine pour la placer dans la plus forte des positions”.
Par ailleurs, Keir Starmer a immédiatement invité le dimanche 02 mars 2025, à Londres les principaux dirigeants européens. Dans le but d’apporter et intensifier leur soutien à Volodymyr Zelensky dans sa recherche d’une paix durable, mais sans l’accord américaine.
Volodymyr pourra-t-il continuer les manœuvres militaires sans l’aide des Etats-Unis ? Certains médias et journalistes internationaux, décrivent un étau qui se resserre autour du président Ukrainien. Pour d’autres, il faut que Volodymyr Zelensky démissionne de Kiev avant de se faire relâcher totalement par les Etats-Unis, car l’Europe ne peut en aucun cas garantir sa sécurité face à la Russie “un marteau” de guerre.
Pourtant tout se dessinait pour le président Ukrainien, lorsqu’à la veille de sa visite à Washington, Donald Trump s’était plutôt réjoui avec le premier ministre britannique Keir Starmer d’une avancée prioritaire à ses yeux pour une paix durable en Ukraine. Il a promis d’“ offrir une base militaire américaine pour une future relation durable entre les Etats-Unis et l’Ukraine, qui stimulerait la prospérité à long terme et aidera les Ukrainiens à reconstruire leur pays”, avait assuré Trump au premier ministre Britannique.
La commission européenne n’a pour l’instant faite aucune annonce en dehors, de l’aide de 3,5 milliards d’euros à l’Ukraine lors du troisième anniversaire de l’invasion Russe commémoré à Kiev le 24 février dernier. Cet apport financier, selon la présidente de la commission, Ursula Von der Leyen sera disponible dès le mois de mars 2025. Reste à voir ce qui pourrait advenir de cette aide européenne à l’Ukraine, là où les Etats-Unis menacent de partir définitivement s’il n’y a pas d’accord sur l’exploitation du minerai.
Bekanty N’ko