Des peaux, des queues et des crocs sont utilisées en médecine traditionnelle pour des pouvoirs mystique.
En Côte d’Ivoire, le commerce de restes de lions ou de léopards persiste malgré l’interdiction du braconnage par le gouvernement ivoirien, révèle l’enquête d’une ONG de protection de la faune “Panthera”, publiée en début du mois de février, nous apprend la Radio France Internationale (RFI).
Sur 46 marchés visités dans tout le pays, les produits dérivés de léopards ou de lions peuvent être trouvés dans la moitié d’entre eux. Selon des témoins, les guérisseurs traditionnels utilisent ces dérivés de félins pour fabriquer des amulettes ou des ceintures réputées “magiques”.
Dans certains marchés du sud d’Abidjan, l’enquête décrit des marchands qui cachent les crânes de chauves-souris et les cuirs d’antilope sous les étales. “C’est le lion qui est là. On coupe cela à 1 000 francs, 2 000, 3 000”, a expliqué un vendeur. Et d’ajouter, “la peau de lion, quand on la trouve, on la divise, on la partage ».
Selon l’étude de Panthera, la peau entière du lion se négocie autour d’un million de francs CFA. Les restes sont ensuite transformés en gri-gris. Kassoume, chasseur dozo, pour lui, les grands prédateurs ont de grands pouvoirs, “les lions, les panthères et les lionnes ont plus de pouvoir. Plus que les autres animaux. Les gens ont besoin de leur peau pour que quand ils sortent dans la foule, les gens aient peur et tremblent”, a justifié Kassoume.
La ville de Korhogo, proche du Mali et du Burkina, serait l’un des carrefours du commerce de félins. Maxime Kouadio travaille pour Eagle, une ONG de lutte contre le trafic d’animaux.
“À Abidjan, il est difficile d’avoir des peaux. Il n’y a qu’à l’intérieur du pays que l’on constate encore qu’il y a des personnes qui s’adonnent à ce genre de pratiques. Mais ils sont beaucoup méfiants. S’ils se cachent actuellement, c’est qu’ils ont peur”, a observé Maxime.
Pour rappel, le commerce des restes de lions ou de léopards est aujourd’hui passible de dix à vingt ans de prison en Côte d’Ivoire.
Bekanty N’ko avec RFI